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Quand l’IA décide… quels employés doivent être licenciés

Ce qui ressemble à un horrible film de science-fiction pourrait bien devenir réalité.

C’est une histoire assez peu banale qui est arrivée cet été aux employés de Xsolla, une société de service de paiement. Sans qu’ils en aient été préalablement avertis, 150 des 450 salariés de ses bureaux de Perm en Russie, ont été licenciés sur la base d’une décision prise par un algorithme. L’IA a estimé que ces derniers n’étaient « pas engagés et improductifs » pour justifier sa prise de décision.

Loin d’être anecdotique, cette nouvelle approche des ressources humaines pourrait s’imposer dans le futur si l’on en croit l’analyse publiée par le journal El País. Le média espagnol cite aussi l’exemple d’Amazon aux Etats-Unis où un travailleur nommé Stephen Normandin a été limogé par une IA.

“De telles décisions ne devraient être confiées qu’aux humains”

Ce vétéran de l’armée américaine, âgé de 63 ans et domicilié à Phoenix, travaillait depuis quatre ans comme chauffeur-livreur pour le géant de la Tech. Il a, du jour au lendemain, reçu un e-mail l’informant que son contrat était résilié. L’algorithme qui suivait son activité au quotidien l’a jugé inapte au travail.

Cité par Bloomberg, il a exprimé son profond désarroi, d’autant qu’aucun être humain ne lui a parlé dans le cadre de ce processus :

J’ai prouvé à de multiples reprises que je suis une personne disciplinée et responsable. Je ne mérite pas d’être licencié sans que quelqu’un m’écoute, tienne compte de ma situation ou fournisse une explication.

Dans une interview accordée à CNBC, Jeff Bezos a pourtant justifié cette méthode. Selon lui, seules les décisions stratégiques commerciales importantes doivent rester entre les mains des humains. Pour le reste, l’IA peut largement suffire, d’autant qu’elle agit « en tenant compte de toutes les informations pertinentes sans interférence émotionnelle ». Le milliardaire juge même que l’IA « optimise les processus et, à moyen et long terme, créera beaucoup plus d’emplois qu’elle n’en détruira. »

Cette vision est très loin de faire l’unanimité. El País cite justement Frank Pasquale, professeur à la Brooklyn Law School de New York. Le chercheur estime que l’IA « ne devrait jamais remplacer l’expérience et la capacité de raisonnement de l’homme dans les domaines qui ont des implications éthiques claires ». Il ajoute que « de telles décisions ne peuvent être automatisées et ne peuvent être dissociées d’un processus de “réflexion responsable”, un outil exclusivement humain. »

Pour rappel, des algorithmes sont aussi utilisés dans le cadre des processus de recrutement. Ces derniers sont souvent critiqués pour les biais racistes et sexistes qu’ils peuvent parfois provoquer.

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