Passer au contenu

Ethereum va payer sa dette sur le climat

Après avoir trouvé une solution pour l’avenir, la Blockchain Ethereum doit réparer le passé.

Sur les derniers mois avant The Merge, Ethereum était très énergivore. L’équivalent des rejets de gaz à effet de serre du Bangladesh. Il n’en est pratiquement plus rien aujourd’hui alors que le passage du processus de preuve de travail (proof-of-work) à la preuve d’enjeu (proof-of-stake) a fait baisser les besoins en ressources de l’ordre de 99,988 %. Il n’empêche que cela ne réparera pas les 7 années durant lesquelles Ethereum était beaucoup moins efficient, depuis sa création en 2015.

À l’occasion de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP27), qui s’est tenue en Egypte, la société spécialisée dans la blockchain ConsenSys a voulu rappeler que le travail n’était pas terminé avec Ethereum. Plutôt qu’après avoir trouvé une solution pour l’avenir durable de la blockchain, de sa crypto-monnaie et de tous les projets de DeFi basés sur Ethereum, il faudra maintenant réparer le passé. Un nettoyage que la société new-yorkaise a tenu à présenter comme un projet de consensus, où tous les acteurs travaillant sur Ethereum devraient rejoindre pour contribuer à ce but.

Ethereum Climate Platform, de son nom, a été lancé le 17 novembre suivant la COP27 et une douzaine de sociétés du Web3 ont rejoint ConsenSys, relayé le média The Verge. Le PDG de ConsenSys est ni plus ni moins que l’un des cofondateurs de Ethereum, Joseph Lubin (aux côtés de Vitalik Buterin). Le Canadien, en 2014, lancé sa société dite “pépinière de blockchain” pour contrer Bitcoin. Parmi les projets phare de l’entreprise, on retrouve MetaMask, l’extension de navigateur web pour gérer ses portefeuilles Ethereum.

Ethereum Climate Plateform
© ConsenSys

Investir dans le DAC (Direct Air Capture)

Quel est le plan de l’initiative ? Dans un premier temps, celle-ci cherchera à déterminer précisément l’importance de son impact sur le climat pendant ses 7 années en activité. Dans un communiqué, ConsenSys expliquait que “la technologie laisse derrière elle une dette carbone estimée à des dizaines de millions de tonnes métriques”. Ensuite, le travail consistera à investir dans une multitude de projets pour le climat, et notamment des technologies de captation du dioxyde de carbone dans l’atmosphère.

“L’engagement de la plate-forme est de corriger et de contrer l’empreinte carbone basée sur Ethereum depuis le lancement du réseau en 2015. Elle investira dans des projets climatiques scientifiques en cours qui promettent d’atténuer plus que les émissions passées d’Ethereum en tirant parti des technologies natives Web3. […] En plus de financer et de soutenir des projets qui permettent une décarbonation à grande échelle, l’ECP soutiendra des solutions nouvelles allant des opportunités de carbone basées sur la nature à l’hydrogène vert, à l’énergie zéro carbone, au chauffage, au refroidissement et à d’autres services publics, aux projets d’élimination du carbone, aux technologies et aux services écosystémiques”, ajoutait ConsenSys lors de son passage en Egypte.

Les installations actuelles pour capter le CO2 dans l’atmosphère ne représentent qu’une infime partie de ce qu’il faudrait capter. Sur 18 installations aux États-Unis, au Canada et en Europe, expliquait un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), nos capacités actuelles ne seraient que de l’ordre de 0,01 million de tonnes métriques de CO2. L’objectif, pour 2030, est de passer à 85 millions, puis à 980 millions en 2050. Cette technologie, appelée Direct Air Capture (DAC), est particulièrement controversée mais selon un rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), elle serait “inévitable”.

Maintenant, ConsenSys et l’initiative Ethereum Climate Plateform compte sur des gros acteurs comme Microsoft et Polygon pour les aider à financer ces objectifs. Comme le rappelait The Verge, beaucoup de petites startups du Web3 qui souhaiteraient y participer auront peut-être plus urgent à faire pour leur survie avec les récents déboires dans le domaine des crypto-monnaies, depuis la chute de FTX. L’affaire de Sam Bankman-Fried n’est pas la seule menace : sur les six premiers mois de 2022, la Blockchain Ethereum a aussi vu s’évaporer 2 milliards de dollars par des hacks en tout genre.

📍 Pour ne manquer aucune actualité de Presse-citron, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.

1 commentaire
1 commentaire
  1. Le gros problème c’est que plus de la moitié de l’énergie consommée, vien de l’énergie verte. Donc ils ont beau investir dans des machines qui capte le Co2 dans l’air ça ne vas pas réparé les dégâts du PoW. Pour moi c’est du green Bashing, il envoie des beau discours sur le climat… Le PoS consomme d’après plus d’électricité, puisque la plupart des datacenter sont situés dans des pays où l’énergie utiliser es tu le pétrole, le charbon. Ethereum est très centralisée, comme une banque. Et les datacenter sont chez Amazon, ils utilisent du pétrole !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *