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Difficile de promouvoir l’Autopilot, même quand on s’appelle Elon Musk

Elon Musk a avancé un argument contestable, pour ne pas dire incorrect.

Le suivi de l’amélioration du système Autopilot de Tesla engrange de plus en plus de données. Depuis 2018, la marque californienne suit de près l’évolution de son mode de conduite semi-autonome. Chaque trimestre, elle publie un compte rendu du nombre d’accidents de ses voitures, en différenciant ceux survenus en conduite classique sans les aides actives, en conduite avec les aides, et en conduite avec le mode Autopilot enclenché.

Une comparaison contestable

À l’occasion de la publication du rapport du premier trimestre 2021, Elon Musk a partagé une conclusion très bancale sur les chiffres de Tesla. Le milliardaire a ainsi tweeté que « le risque d’accident est dix fois moins élevé pour une Tesla équipée du système Autopilot activé que pour un véhicule classique ». Il a ensuite partagé un lien vers le rapport en question. Pour en arriver à ce constat, il a malheureusement oublié un détail qui pèse encore sur Autopilot pour pouvoir en faire une comparaison avec la conduite humaine.

Avec le mode Autopilot activé, il y aurait 10 fois moins de risques d’accident ? Pour en arriver à cet argument, Elon Musk s’est basé sur la data des accidents survenus le premier trimestre rapportés au nombre de kilomètres total roulés. Tesla rapporte ainsi :

« Au 1er trimestre, nous avons enregistré un accident pour 6,7 millions de kms parcourus dans lequel les conducteurs avaient activé Autopilot. Pour ceux qui conduisent sans pilote automatique mais avec nos fonctions de sécurité active, nous avons enregistré un accident pour tous les 3,3 millions de kms parcourus. Pour ceux qui conduisent sans pilote automatique et sans nos fonctions de sécurité active, nous avons enregistré un accident pour 1,5 million de kms parcourus. À titre de comparaison, les données les plus récentes de la NHTSA montrent qu’aux États-Unis, il y a un accident tous les 778 000 kms. »

Il semble ainsi cohérent de conclure que les Tesla avec le mode Autopilot enclenché ont enregistré un risque d’accident dix fois moins élevé que les voitures classiques aux États-Unis, conduites sans mode semi-autonome, comme l’avance Elon Musk. L’argument est pourtant incorrect car la plupart des kilomètres parcourus avec le mode Autopilot concernent des portions d’autoroute. Des secteurs bien moins dangereux que les autres asphaltes : en ville et sur des routes en milieu rural, à deux sens de circulation.

« Ce n’est pas un moyen idéal d’examiner ces données en raison de la façon dont le pilote automatique est utilisé dans les véhicules Tesla », commentait Fred Lambert, rédacteur en chef du site spécialisé Electrek. Le journaliste expliquait d’ailleurs qu’en comparaison avec les données du premier trimestre 2020, les Tesla en mode Autopilot avaient un risque d’accidents plus élevé cette année : 4,19 millions de miles (2021) contre 4,68 millions de miles (2020). Mais les exemplaires en circulation sont également plus nombreux.

Dans l’attente du mode “FSD”

Les commentaires du PDG de Tesla n’arrivent pas au bon moment, alors que les autorités du Texas informaient hier d’un accident mortel à bord d’une Model S. Selon les derniers éléments de l’enquête, la sortie de route de la berline se serait produite à vitesse élevée alors que “personne ne siégeait à la place du conducteur” rapporte la chaîne locale KPRC 2.

Il faudra donc attendre que Tesla démocratise à plus grande échelle ses dernières versions de l’Autopilot « FSD » (Full Self-Driving). Cette future version de l’Autopilot revendiquant un mode 100 % autonome commence à se déployer chez certains bêta-testeurs. Par comparaison avec l’Autopilot que l’on connaît en France, celui-ci permet de circuler en ville également, comme le montrent ces impressionnantes images.

Avec le mode FSD, Tesla pourra commencer à se comparer avec le risque d’accident moyen pour les voitures sans équipements de conduite autonome. Les kilomètres parcourus comprendront des portions en ville, en campagne et sur autoroute. Une mesure plus proche de celle avancée par Tesla et Elon Musk dans leur rapport.

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2 commentaires
2 commentaires
  1. Il faut rappeler d’ailleurs que le mode AutoPilote en Europe est très loin d’être un pilote même semi autonome. Et contrairement à une idée reçue de la part des Tesla fanboys, l’Autoiplot de Tesla n’est pas si exclusif et la plupart des constructeurs offrent le même niveau d’autonomie … en Europe !

    1. Faux… Ayant testé plusieurs systèmes de conduite assistée, marques allemandes, coréenne et ayant une model 3 depuis 2 ans je peux affirmer que l autopilot est à ce jour bien plus avancé que les autres. La voiture prend réellement la main la ou les autres restent encore au niveau de l’assistance légère. Avec le FSD utilisé sur un trajet de 850km, il m à permis de conduire sur plus de 800km d autoroute sans aucun décrochage, ni dans les tournants, ni pour les dépassements auto ou les sorties d autoroute.
      Alors oui les versions de firmwares arrivent et ne se ressemblent pas mais aujourd hui la maîtrise et la et ce qui pêche est dû principalement aux limitations européennes qui imposent par exemple un angles maxi qu une auto en mode assistance peut traiter. Mais grande nouvelle la France a légiféré le 14 avril dernier en définissant clairement les responsabilités conducteur et constructeur permettant d activer rapidement le niveau 3 et 4 pour les voitures particulières et le niveau 5 pour les transports publiques. Tesla et les autres vont pouvoir rapidement proposer quelque chose qui va très certainement réduire le nombre d accidents une fois le système adopté massivement.

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